Québec, 6 juin 2024 – Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l’annonce du 15e féminicide depuis le début de l’année. Irina Draghicescu a été tuée le 29 mai à Laval. L’action, qui a réuni plusieurs militantes à l’Assemblée nationale sur l’heure du midi, visait à briser le silence, exprimer notre colère, visibiliser les féminicides et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère et banalise. Irina Draghicescu s’est fait poignardée alors qu’elle se promenait dans le boisé près de chez elle comme à son habitude. «Cette violence atteint le sentiment de sécurité de toutes les femmes. Chaque fois qu’une femmes est agressée dans un lieu public, c’est le sentiment de toutes les femmes qui diminue. Après la tombée de la nuit, le sentiment de sécurité des femmes diminue à tel point que plusieurs modifient leur trajet ou s’empêchenet de sortir» soutient Catherine Gauthier co-coordonnatrice au RGF-CN.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes et enfants soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence envers les femmes, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales, sexuelles et genrées, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès, par une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence envers les femmes et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice.