Communiqué de presse
Québec, 29 juin 2021- Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action d’éclat contre les féminicides et les violences faites aux femmes ce matin au bureau de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Les manifestantes ont scandé haut et fort leur colère et ont décoré les bureaux de la ministre avec les noms des victimes de féminicides et leurs solutions. Elles ont ensuite fait une action de visibilité sur le boulevard Laurier.
Des propos inacceptables
La déclaration de la ministre Geneviève Guilbault du 15 juin affirmant que « les services sont là, mais malheureusement, il semble qu’on ne pourra jamais tout empêcher » a indigné le RGF-CN. « Ces propos sont inacceptables. Ils contribuent à banaliser les féminicides, à porter un regard fataliste sur la violence conjugale et sur ces meurtres de femmes pour le simple motif d’être une femme. La ministre a perdu toute crédibilité d’agir en tant que ministre de la Sécurité publique. Il est impensable de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes soient tuées », s’indigne Isabelle Boily, porte-parole du RGF-CN.
Il y a urgence d’agir
Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe beaucoup ! Pour y arriver, des changements radicaux et structurels sont nécessaires. Il est urgent d’agir dans une visée de transformation sociale directement à la source où la violence conjugale prend racine, soit dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes. « Les solutions contre les violences faites aux femmes sont multiples, selon Isabelle Boily. Il faut une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations amoureuses positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Il faut briser le silence, dénoncer les violences, déconstruire et transformer les discours véhiculés qui banalisent cette violence. Il faut adopter des approches reposant notamment sur la responsabilisation des hommes violents. »
Si la ministre a besoin d’idées de solutions pour s’attaquer aux violences envers les femmes, le RGF-CN l’invite à prendre connaissance des 190 recommandations déposées en décembre par des expert-e-s mandaté-e-s par tous les partis visant à améliorer l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Notamment, il y est recommandé d’instaurer un tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale, de développer des formations spécialisées pour les divers-e-s intervenant-e-s, de développer des services culturellement pertinents pour les Autochtones, d’offrir aux victimes l’accompagnement d’une intervenante stable, qu’elles choisissent ou non de dénoncer, etc.
Nous clamons haut et fort : c’est assez, pas une de plus !