Journée mondiale pour la santé des femmes et pour la santé menstruelle
Québec, 28 mai 2024- Aujourd’hui, Journée mondiale d’action pour la santé des femmes et pour la santé menstruelle, le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale a fait une distribution gratuite de produits menstruels dans le quartier Saint-Roch afin de sensibiliser la population à la précarité menstruelle. Les membres participantes ont profité de cette distribution pour rappeler à la ministre de la Condition féminine Martine Biron sa responsabilité de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une priorité. Elles pressent aussi la ville de Québec et les MRC de la Capitale-Nationale de suivre l’exemple de la ville de Montréal afin de mettre en place des distributeurs de produits menstruels gratuits dans les lieux publics. Il est inacceptable que quiconque au Québec puisse manquer de produits menstruels. C’est une question d’égalité, de dignité et de santé publique!
La précarité menstruelle
De la puberté à la ménopause, soit pendant 38 ans environ, les femmes et les personnes menstruées consacrent, en moyenne, 6000 $ pour des produits menstruels. Une somme qu’une personne sur trois au Canada peine à assumer et que les personnes non menstruées peuvent utiliser pour l’achat d’autres produits répondant aux besoins essentiels tels que le loyer et la nourriture ou investir dans leur éducation et leurs loisirs.
Des femmes et des personnes menstruées doivent sacrifier leur éducation ou leurs activités par manque de produits menstruels et de soutien. Au Canada, 1 femme sur 7 âgées de 16 à 24 ans a raté des journées d’école en raison d’un problème d’accès à des produits menstruels. Une forte majorité de femmes (81,2%) ne peuvent trouver de produits menstruels à leur disposition sur leur lieu de travail ou leur établissement d’enseignement. La perspective d’avoir ses menstruations de manière inattendue peut susciter de l’anxiété, du stress, de la honte, de l’exclusion.
« Il est inacceptable qu’en 2024, les femmes et les personnes menstruées doivent encore se tourner vers des moyens alternatifs pour se protéger. Certaines n’auront d’autres choix que d’utiliser des tampons pour une durée plus longue que celle recommandée, s’exposant davantage au syndrome du choc toxique », mentionne Marie-Anik Shoiry de l’organisme Vide ta sacoche, membre du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale.
Pour un accès gratuit et universel aux produits menstruels
Il est temps que les villes et le gouvernement du Québec assument leur part de responsabilité et rendent accessibles des produits menstruels gratuits et de qualité. Que ce soit sur les lieux d’enseignement et de travail, sur les lieux fréquentés par les personnes en situation d’itinérance, dans les édifices publics tels que les hôpitaux, les prisons, les bibliothèques, les centres de loisirs, les centres communautaires, les piscines, toute personne doit avoir accès à des produits menstruels gratuits. « Il est fini le temps de l’anxiété liée à l’arrivée des menstruations ! Il ne viendrait à l’idée de personne de se balader avec son propre rouleau de papier de toilette, alors, pourquoi le faire avec nos serviettes sanitaires ? », s’indigne Claire Murati.
Cette action était organisée par le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale.