Malgré le mythe de l’égalité atteinte et face aux antiféminismes présents dans la société, force est de constater que les obstacles dressés devant les femmes se perpétuent. Le mouvement féministe continue de lutter pour que tombent toutes ces barrières qui nous freinent. Et cela de plusieurs manières, car le féminisme est pluriel : il existe un foisonnement de courants et de tendances qui coexistent. L’approche intersectionnelle est un courant fort du féminisme actuel.
Féminisme intersectionnel
Les systèmes d’oppression (racisme, colonialisme, capacitisme, etc.) sont encore nombreux et leurs effets conjugués entraînent des contraintes significatives pour les personnes. Être de couleur dans une société blanche, ET pauvre dans une société de consommation, ET handicapée dans une société de personnes valides, ET autochtone dans un territoire colonisé : voilà qui fait de la vie de tous les jours un parcours à obstacles multiples pour plusieurs femmes.
À l'inverse, ne pas connaître ces contraintes est un privilège. Pour que toutes les femmes deviennent libres, il faut tenir compte des oppressions multiples, prendre conscience des privilèges attachés à notre position et être plus attentives aux femmes les plus minorisées, celles qui ont moins de moyens pour se faire entendre. Le féminisme intersectionnel demande une grande solidarité entre toutes les femmes dans toutes leurs luttes pour la justice et la liberté.
Au plan régional, le RGF-CN défend les droits des femmes et s’assure de leur représentation dans les sphères de décisions stratégiques (développement régional, santé, logement, transport, etc.).
Écoféminisme
Le féminisme évolue, s’enrichit. L’écoféminisme est devenu incontournable. D'une part, la crise écologique s'impose comme une donnée majeure de l'analyse sociale pour la critique féministe.
D'autre part, les groupes féministes qui agissent en alliance avec les peuples autochtones ne peuvent que prendre conscience de la menace que représente, pour leurs territoires et leurs modes de vie, le développement des mines et des énergies pétrolières et hydro-électriques.
Les conséquences des changements climatiques se font déjà sentir et mèneront de plus en plus de personnes à la précarité. Le système économique dans lequel nous vivons a créé un terreau fertile à la destruction de l’environnement et à l'exacerbation des inégalités. Le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme, combinés ensemble, s’opposent à nos efforts de libération, de reprise de pouvoir et de solidarité.
Le RGF-CN, ses membres et ses alliés mènent des luttes sociales afin de faire valoir un projet de société juste, inclusif, vert et féministe.
Cela nécessite de reconnaître nos différences et réalités, particulièrement celles des femmes vivant à la croisée de différents systèmes d’oppressions, comme les femmes aînées, les femmes immigrantes, les femmes à statut migratoire précaire, les femmes autochtones, les femmes allophones, les femmes en situation de pauvreté, les jeunes femmes, les femmes vivant avec une limitation physique ou des enjeux de santé mentale, les femmes de la pluralité des genres, etc. Reconnaître ces réalités est nécessaire pour pouvoir commencer à agir: appliquer une analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+) comme condition préalable à l’élaboration des lois, règlements, politiques, plans d’action et budgets des gouvernements et institutions.