Communiqué de presse
Québec, 8 décembre 2021- Le 8 décembre, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) organise une marche contre les féminicides clôturant ainsi les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Les citoyennes ne tolèrent plus que leurs sœurs soient assassinées et exigent des changements de façon urgente ! Cette marche initialement prévue le 6 décembre, Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, a été reportée en raison des intempéries.
La situation est alarmante
Depuis 1989, 916 femmes ont été tuées au Québec, et ce, parce qu’elles étaient des femmes. Seulement en 2021, 18 féminicides ont eu lieu à ce jour. Cette hausse marquée de violence envers les femmes est extrêmement troublante. « Selon l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation, depuis 2019, le nombre de femmes tuées par des hommes a augmenté de 90%. Il est impensable de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes soient tuées dans un contexte aussi violent. Qu’attendez-vous pour agir? Un 19e féminicide? » dénonce Marie-Claude Langlais, directrice de la Maison Marie-Rollet.
Éradiquer les violences est un choix de société. Pour y arriver, des changements radicaux et structurels sont nécessaires. Il est urgent d’agir dans une visée de transformation sociale directement à la source où la violence conjugale prend racine, soit dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes. Il faut notamment briser le silence, dénoncer les violences, déconstruire et transformer les discours véhiculés qui banalisent cette violence, assurer une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations amoureuses positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Il y a urgence d’agir
Le gouvernement doit mettre en place un filet de sécurité et s’attaquer de front aux problèmes de violence en réalisant l’ensemble des 190 recommandations issues du rapport Rebâtir la confiance visant à améliorer l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. « Le gouvernement semble banaliser les féminicides en ignorant une des recommandations les plus importante, c’est-à-dire instaurer un Secrétariat à la coordination et à l’intégration des actions en matière de violences sexuelles et conjugales qui assurera la cohérence pour la mise en application de l’ensemble des recommandations », souligne Mélanie Leblanc, porte-parole du RGF-CN.
Bien que nous saluions l’adoption du projet de loi 92, nous exigeons que le gouvernement agisse rapidement en mettant en place le tribunal spécialisé en violences sexuelles et conjugales dans les plus brefs délais. Il est primordial de redonner la crédibilité à notre système de justice afin que les femmes dénoncent et portent plainte pour les infractions criminelles dont elles sont victimes et qu’elles se sentent soutenues et en sécurité.
Les femmes ont clamé haut et fort : c’est assez, pas une de plus !
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.