Pour l’ensemble de la population, de nombreux services essentiels demeurent insuffisants ou inaccessibles, tels que des services en santé mentale et physique (p. ex. psychologue, dentiste, physiothérapeute), du répit pour les proches aidantes et pour les familles, une offre alimentaire accessible, des services de garde publics, une éducation réellement gratuite pour les enfants, des programmes de formations accessibles pour les adultes, du transport collectif sur l’ensemble du territoire. Considérant que les femmes sont de plus grandes utilisatrices de soins médicaux que les hommes et qu’une plus grande part des responsabilités familiales leur revient, l’accès à ces services a un impact majeur dans leurs vies. La promotion d’une approche féministe, globale, préventive et inclusive de la santé permet d’agir sur les déterminants sociaux de la santé et d’éviter les « solutions rapides », comme de médicamenter des problèmes dont les causes sont sociales.
Ainsi, le Regroupement participe à diverses actions visant à promouvoir la santé des femmes, à revendiquer l’accès aux soins de santé gratuits et de qualité, lutter pour que soient pris en compte les besoins spécifiques en matière de santé des femmes, ainsi que réclamer un financement à la mission adéquat pour les organismes communautaires, qui travaillent auprès des femmes de la région.
La promotion d’une approche féministe, globale, préventive et inclusive de la santé permet d’agir sur les déterminants sociaux de la santé et d’éviter les « solutions rapides »
Pandémie Covid-19 et femmes
La crise sanitaire provoquée par la COVID-19 aura mis à l'avant-plan les failles de notre système de santé et de services sociaux qui sont autant d'obstacles à la réalisation du droit à la santé. Force est de constater que les femmes sont au front de cette crise sans précédent et qu’elles en paient lourdement les frais, plus nombreuses que les hommes à être : monoparentales, proches-aidantes, au salaire minimum, victimes de violences sexuelles, travailleuses des services en santé, éducation, petite enfance, travailleuses des organisations communautaires, etc. Le RGF-CN documente les réalités des femmes et les solutions mises en place par les organisations de femmes, et revendique des mesures concrètes. Plusieurs collaborations sont en cours notamment avec le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec et l’Université Laval.
Violence sexiste et psychiatrisation
En collaboration avec les professeurs Katharine Larose-Hébert de l’École de travail social et de criminologie, de l’Université Laval et Alexis Hieu Trong du Département de criminologie de l’Université d'Ottawa, le comité santé, formé de groupes membres du RGF-CN, réalise une étude portant sur l'expérience des femmes vivant ou ayant vécu de la violence sexiste (tel que conjugale ou sexuelle) qui rencontrent des difficultés dans leurs interactions avec les services publics (système judiciaire, médical, protection de la jeunesse et autre services sociaux) en raison d'un diagnostic psychiatrique.