Québec, 22 février 2024 – Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l’annonce des trois féminicides qui ont eu lieu durant la dernière semaine. Elisabetta Caucci-Puglis et Manon Blanchard ont été tuées le 15 février à Vaudreuil-Dorion. Hayette Bouguellid, a été tuée par son conjoint le 18 février. L’action, qui a réuni plusieurs militantes au coin des rues St-Vallier et Marie de l’Incarnation sur l’heure du midi, visait à briser le silence, exprimer notre colère, visibiliser les féminicides et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Les meurtres des femmes et des enfants par un proche font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère et banalise. L’un des deux agresseurs vit avec un trouble de santé mentale. Nous dénonçons les lacunes au niveau des services et de l’encadrement pour ces personnes. « Les femmes sont en majorité proches aidantes et lorsque la personne qu’elles aident est violente, elles se mettent constamment en danger. C’est la raison pour laquelle il est impératif que ces personnes puissent obtenir les soins dont elles ont besoin» soutient Catherine Gauthier co-coordonnatrice au RGF-CN.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes et enfants soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales, sexuelles et genrées, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès, par une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence envers les femmes et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice.