Déclaration d’appui au peuple chilien

Coordination « 18 octobre »

Dans le cadre de la conjoncture sociale et politique née avec la Covid-19, la Coordination “18 octobre” lance une campagne pour la santé et la libération des prisonniers et prisonnières politiques du Chili.

Depuis l’embrasement social du 18 octobre 2019, il y a près de 2 500 personnes emprisonnées en fonction de différentes lois répressives dictées par l’appareil d’État. Pour une grande majorité de ces prisonniers, l’appareil judiciaire a décrété, maintenu et ratifié –de manière systématique et à titre de mesure de prévention– la peine de prison préventive; la transformant en pratique de châtiment anticipé et exemplaire pour ceux et celles qui continuent à manifester dans les rues. 

Aujourd’hui l’épidémie de la Covid-19 a fait naître au Chili une nouvelle conjoncture sociale et politique, faisant que nous nous trouvons, d’un côté face à une maladie hautement contagieuse, et de l’autre face à des mesures de contrôle social que l’État cherche à nous imposer.  Le 15 mars dernier, le Ministère de la justice a décidé d’appliquer une série de nouvelles restrictions aux différents centres de détention, notamment en limitant à deux (2) le nombre des personnes par visite ainsi qu’en réduisant les fréquences de celle-ci à une (1) par semaine, avec chaque fois moins de temps de présence effective.

Nous comprenons que, comme le montre ce qui se passe dans d’autres pays, ces mesures ne vont que s’amplifier. De fait, le 18 mars, Pinera a décrété l’État d’Exception de Catastrophe pendant 90 jours, ce qui implique, entre autres mesures, la possibilité d’un nouveau couvre-feu, d’une quarantaine totale et de la présence des militaires dans les rues.

Nous sommes aussi attentifs aux réactions de nos compagnes et compagnons emprisonnés, et reconnaissons que ces mesures affectent directement les prisonniers et prisonnières du soulèvement social, enfermés qu’ils sont dans différentes prisons, tout comme ces mineurs (enfants et adolescents) qui restent détenus au SENAME. Nous n’oublions pas que dans ces centres infâmes, 1360 filles et garçons, sont morts, et qu’aucune autorité n’en a été tenue responsable, faisant bien apercevoir comment ce grave problème sanitaire est antérieur au soulèvement social.

Ce n’est là qu’une preuve de plus mettant en évidence comment l’État ne cherche pas à soigner et sauvegarder l’intégrité et la santé de tous et toutes. Cette vérité nous a rattrapés pendant notre « Semaine d’agitation nationale et internationale pour la liberté des prisonniers politiques de la révolte.»

En tant que coordination, nous sommes responsables de nos mots d’ordre. Nous avons donc décidé de modifier le calendrier de nos activités, de suspendre notre appel massif à être dans les rues et de lancer une campagne urgente pour protéger la santé des détenus. Nous appelons tous les territoires, assemblées, organisations et individus à se joindre à cette campagne, en faisant connaître et en soutenant les revendications suivantes :

Changement de mesures de protection prises à l’encontre des prisonniers politiques et prisonniers de la révolte : plutôt qu’en prison préventive, placement en détention à domicile !

Avec cette campagne, nous voulons faire face à une urgence sanitaire qui est encore plus grave dans les prisons, en raison du surpeuplement, des conditions d’hygiène des prisonniers et de leur isolement croissant vis-à-vis de leurs familles et des amis qui les soutiennent et les accompagnent.

Nous sommes solidaires des prisonniers politiques dits « subversifs », dont les conditions d’isolement sont encore plus strictes, et nous sommes plus particulièrement solidaires des prisonniers politiques mapuches comme de ceux qui mènent une grève de la faim depuis le 27 février 2020.

Pour eux comme pour ceux qui sont en prison depuis la révolte et qui y restent ainsi séquestrés, nous exigeons également que leur soit fourni tous les articles d’hygiène nécessaires pour empêcher la propagation du virus.

Nous savons que la modification d’une mesure de précaution judiciaire ne signifie pas la fin du processus légal, mais c’est un changement substantiel pour nos compagnons prisonniers, pour leur santé et leur intégrité. Lors des audiences des derniers jours, certains (4) ont réussi à faire modifier les mesures de précaution qui pesaient sur eux, mais pour la plupart, on continue à le leur refuser. 

Il est plus que jamais urgent de les faire sortir de prison. Voilà pourquoi il faut non seulement rester vigilant, mais aussi se lancer dans différentes initiatives nationales et internationales autour de cette question. Parce que l’État ne cherche pas à sauvegarder notre intégrité :

De la prison préventive à la détention à domicile maintenant !

Liberté immédiate pour les prisonniers politiques.

Coordination pour la liberté des prisonniers politiques « 18 octobre ».

Santiago 17 mars 2020

Courriel :Coordinadora.prisioneros.octubre@gmail.com/

Instragram: coordinadora18octubre/

Facebook:@coordinadora18deoctubre/http://        

www.coordinadora18octubre.wordpress.com

Adhérent à cette campagne :

Red de Chile Despertó. internacional (MAIChDI)

Apoyamos Asamblea Chile, Toronto, Canadá

Comunidad chilena en Glasgow, Reino Unido

Coordinadora Chile Despertó, Viena, Austria

Asamblea Chile Despertó Barcelona España

Comisión política-Cabildo berlín, Alemania

Comisión comunicaciones-Cabildo Berlín, Alemania

Comisión Acciones- Cabildo Berlín Cabildo Stuttgart, Alemania

Red Chile Despertó Italia

Comunidad Chilena de Sheffield, Reino Unido

Freundschaftsgesellschaft Salvador Allende-Berlin Alemania

Chile Solidarity Network, Reino Unido14

Chilenxs en Madrid Espana Chile Despertó

Comité Québec-Chile Despertó

Carrefour d’animation et de participation pour un monde ouvert -CAPMO Quebec-Canada

Comité Chileno de Derechos Humanos de Montreal

Comité de mujeres inmigrantes de la ciudad de Quebec

Confédération des associations latino-américaines de Québec- CASA

Coordinación del Quebec de la Marcha mundial de las mujeres-CQMMF

Mesa de grupos de mujeres de la región de l’Estrie Quebec-Canada

Agrupaciòn de grupos de mujeres de la Capitale Nationale (RGFCN) Quebec-Canada

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