Action de visibilité pour dénoncer les violences faites aux femmes
Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite au meurtre de Melvita Devoe, tuée par son conjoint cette semaine. Cette action qui visait à dénoncer les féminicides, à briser le silence, et à souligner l’inaction du gouvernement face aux violences faites aux femmes a eu lieu au coin des rues Honoré-Mercier et St-Jean à l’heure de pointe aujourd’hui.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Les meurtres de femmes et de filles par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences envers les femmes et les filles sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère. « Les féminicides ne sont pas des actes isolés inexplicables, ce ne sont pas des drames imprévisibles, voire passionnels comme se plaisent à dire certains médias. Avant qu’on en arrive à un féminicide, plusieurs signaux et demandes d’aide ont été lancés, mais ignorées », s’indigne Catherine Gauthier du RGF-CN.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement des organismes qui travaillent en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales et sexuelles, par l’éducation des jeunes sur le consentement et sur des modèles de relations amoureuses positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les femmes peuvent encore se faire demander : «Pourquoi tu ne l’as pas quitté plus tôt ?».
Les solutions sont multiples et doivent amener des changements en profondeur. Pour participer à cette transformation sociale, il appartient à toute la population de prendre conscience que la violence conjugale prend racine dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes et qu’il est urgent, et possible, d’y mettre fin.