Québec, le 6 décembre 2024- Aujourd’hui, le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une marche et un rassemblement devant l’Assemblée nationale dans le cadre de la Journée de commémoration et d’actions contre les violences faites aux femmes. Soulignant les 35 ans de la tuerie de Polytechnique et la recrudescence du phénomène des violences envers les femmes, le RGF a interpellé le gouvernement pour adopter un plan d’action urgent pour contrer les féminicides et mettre fin au phénomène des violences.
Force est de constater que les violences n’ont pas diminué durant la dernière année totalisant à ce jour 25 féminicides en 2024, alors que nous étions à 10 à la même date l’an dernier. « La violence à l’encontre des femmes, en particulier celles issues de groupes marginalisés, tels que les femmes en situation de handicap ou les femmes autochtones, est un fléau omniprésent qui se nourrit de multiples formes d’oppression, incluant le racisme, le sexisme, la xénophobie et la violence structurelle. Cette violence ne se contente pas de violer les droits fondamentaux des femmes, elle constitue également un obstacle majeur à la pleine réalisation de l’égalité, de la justice sociale et de l’inclusion, empêchant ainsi l’épanouissement d’une société véritablement égalitaire pour toutes les femmes. » souligne Julie Montreuil, co-directrice du Carrefour familial des personnes handicapées.
Violence conjugale et crise du logement
La situation actuelle de la crise du logement donne du fil à retordre aux femmes qui essaient de sortir d’une situation de violence. La complexité à se trouver un logement social ou abordable et le manque de places en maison d’hébergement peut décourager et mettre plus à risque des femmes qui vivent des violences. « Même si le gouvernement connaît les solutions : créer de nouvelles places en maisons d’hébergement et en maison de deuxième étape, offrir du logement social, il tarde à les mettre en œuvre sous prétexte de rigueur budgétaire! Combien vaut la sécurité des femmes aux yeux du gouvernement ? » interroge Nancy Beauseigle, co-coordonnatrice au RGF-CN.
De la violence genrée
Malgré toutes les luttes menées depuis des décennies au Québec, les violences et les féminicides continuent, démontrant que les racines du patriarcat sont encore bien ancrées dans notre société et trouvent de multiples façons d’encourager et perpétuer des rapports de pouvoir et de domination sur les femmes. La montée des discours de droite et d’extrême droite, la popularité d’influenceurs masculinistes auprès de jeunes hommes est très inquiétante pour le présent et l’avenir.
Pour combattre le fléau des violences envers les femmes, le gouvernement doit prendre ses responsabilités de façon urgente afin de mieux protéger les victimes et combattre toutes les formes de violences envers les femmes. C’est aussi par la prévention et la sensibilisation que nous arriverons à changer ce système!