Pas une de plus: Plus de 100 groupes sociaux de la Capitale-Nationale contre les violences faites aux femmes

Lettre collective

Nous, groupes sociaux de la Capitale-Nationale, nous indignons de la flambée des cas de féminicides des derniers mois. Nous nous engageons à poursuivre la lutte pour l’éradication de toutes les formes de violence envers les femmes.  

Nous reconnaissons que les féminicides sont le meurtre d’une femme au simple motif qu’elle soit une femme. Nous refusons d’y voir un crime passionnel, une perte de contrôle d’un conjoint, un drame conjugal ou encore un événement inexplicable. La banalisation des violences faites aux femmes et la déresponsabilisation collective doivent cesser !

Nous reconnaissons que les féminicides ne sont pas des actes isolés inexplicables. Ce ne sont pas des drames imprévisibles qu’on nous décrit souvent dans les médias. Au Canada, une femme ou une fille est tuée tous les deux jours et demi (Thompson, 2019). C’est un véritable fléau social. Les meurtres de femmes et de filles par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences qui regroupe une série de comportements violents trop souvent normalisés et banalisés. Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes.

Nous reconnaissons que les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression telles les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences.  À titre d’exemple, en 2020 au Canada, 23% des femmes et filles tuées par un accusé masculin étaient autochtones, alors qu’elles ne représentent que 4% de la population féminine canadienne (Gill, 2021). Les luttes contre le patriarcat, le racisme, le colonialisme et le capitalisme sont interreliées et indissociables pour qu’une société véritablement égalitaire puisse voir le jour.  

Nous nous engageons à travailler à l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes, à briser le silence en dénonçant les violences dans notre environnement social, culturel, médiatique, institutionnel et politique, à déconstruire par l’éducation les modèles qui valorisent une masculinité toxique et une banalisation des violences faites aux femmes.

Nous revendiquons des mesures concrètes et urgentes pour éradiquer les violences faites aux femmes : accès à des logements sociaux, à des revenus décents, à des places subventionnées en garderie, à de l’aide juridique, à des services d’interprétariat pour les femmes sourdes et les femmes immigrantes, à plus de formation sur la violence conjugale pour les divers intervenant.e.s (services sociaux au sens large, milieux scolaires, police), et à un travail de prévention en violence, notamment grâce à l’éducation aux rapports égalitaires. De plus, bien qu’un pas dans la bonne direction ait été fait dernièrement pour le financement des maisons d’aide et d’hébergement, nous revendiquons un investissement massif et récurrent dans les ressources pour femmes.

Ensemble, faisons front commun contre les violences faites aux femmes. Ça suffit, pas une de plus. 

Références

Héloïse Varin, Action Chômage de Québec

Martine Labrie, Alliance des Maisons d’Hébergement de la Capitale-Nationale

Marc Cloutier, Association coopérative d’économie familiale de Québec

Louis-Xavier Lamy, Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures

Andréane Chabot, Association des étudiantes et étudiants en anthropologie

Cedrik Verreault, Association des étudiantes et étudiants en science politique de l’Université Laval

Pauline Tremblay, Association des étudiant.es en sciences sociales

Marie-Soleil Leblanc-Gilbert, Association des parents-étudiants de l’Université Laval

Gilles Beaulé, Association pour l’intégration sociale- Région de Québec

Véronique Salmon, Association pour la défense des droits sociaux Québec métropolitain

Marie-Claude Pellerin, Atout-Lire, groupe populaire en alphabétisation

Francine Genest, Auto-Psy (Région de Québec)

Nicole Dionne, Bureau d’animation et information logement

Sophie Fortier Mallette, CALACS de Charlevoix

Yves Carrier, Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert

Chantale Coulombe, Carrefour d’éducation à la solidarité internationale – Québec

Joanne Boutet, Centre d’entraide Émotions

Geneviève Lessard, Centre de Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles et Équipe de recherche en violence conjugale

Chantal Dufour, Centre des Femmes de Charlevoix

Émilie B. Breton, Centre des femmes de la Basse-Ville

Diane Joncas, Centre étape

Gabriela Santos, Centre Famille Haute Ville

Audrey Tremblay, Centre-Femmes aux Plurielles

Alice Marcoux, Centre Femmes d’aujourd’hui

Linda Auger Morissette, Centre femmes de Portneuf

Lucie Gosselin, Centre ressources pour femmes de Beauport

Isabelle Poulin, Chantelait

Pascaline Lamare, CKIA FM

Josiane Mondou, Clinique Droit de cité

Anaïs Gousse, Coalition étudiante pour un virage environnementale et sociale

Emilia Castro, Coalition régionale de Québec de la Marche mondiale des femmes

Simon Pouliot, Collectif de lutte à la pauvreté de la Capitale-Nationale

Chrystiane Naud, Collectif Les Acccompagnantes

Caroline Deschênes, Collectif Plurielles

Catherine Rainville, Collectif TRAAQ (Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec)

Maritza Côté, Comité d’aide aux femmes sourdes de Québec

Cecilia Valdebenito, Comité de femmes immigrantes de Québec

Sarah-Jane Ouellet, Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur

François Dignard, Comité logement d’aide de Québec ouest

Marie-Ève Duchesne, Comité populaire Saint-Jean-Baptiste

Cyndelle Gagnon, Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval

Barbara Poirier, Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN)

Steeve Lamonde, Corporation d’animation l’Ouvre-Boîte du Quartier

Francine Coulombe, Corporation de développement communautaire du Grand Charlesbourg

Laurence Bolduc, Corporation Jeunesse l’Évasion l’Ormière

Lynda Hébert, Croissance Travail

Karina Bédard, Cuisine collective Beauport

Caroline Caron, Demi-Lune

Delphine Guénette-Mainguy, Entraide Jeunesse Québec

Judith Forget, ESPACE région de Québec

Sacha-Michelle Dubois-Sénéchal, Féministes en mouvement de l’Université Laval

Marie-Soleil Gagné, Femmes et mobilité

Daniel Poulin-Gallant, Groupe Alter Justice

Valérie Meunier, Groupe d’aide aux personnes impulsives (GAPI)

Esther Lapointe, Groupe Femmes, Politique et Démocratie

Audrey Santerre-Crête, Joujouthèque Basse-Ville

Samia Belkhir, L’Inter-Elles

Catherine Gauthier, La Maison de Marthe

Diane Néron, La Maison La Montée

Dominique Zalitis, La Marée des Mots

Julie Thibeault, La Ruche Vanier

Johannie Tremblay, Les Maisons des jeunes Capitale-Nationale

Maxim Fortin, Ligue des droits et liberté- section Québec

Pénélope Guay, Maison communautaire Missinak

Barbara-Ann Marcoux, Maison des femmes de Québec

Marilou Paradis, Maison des jeunes de Sainte-Brigitte-de-Laval

Sophie Genois, Maison des jeunes de Pont-Rouge 125 inc.

Érica Lavoie Girard, Maison des jeunes Esper-adod

Olivier Dion, Maison des Jeunes l’Antidote de Duberger

Samantha Vachon, Maison des jeunes l’Atôme de Stoneham-et-Tewkesbury

Caroline Flamand, Maison des jeunes l’Envol de Ste-Foy

Cassandre Lessard, Maison des jeunes La Baraque des Éboulements

Edith Mercier, Maison du coeur pour femmes

Julie Beaulieu, Maison Hélène-Lacroix

Myriame Trudel, Maison l’Éclaircie

Cynthia Roussel, Maison Marie-Rollet

Murielle Jean Baptiste, Maison pour femmes immigrantes

Diane Thibault, Mères et monde

Chantal Simoneau, Projet L.U.N.E

Vania Wright-Larin, Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches

Juliette Godbout-Laurin, Regroupement des étudiant.e.s en sociologie de l’Université Laval

Rachel Allard-Bergeron, Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec

Anne-Valérie Lemieux Breton, Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale

Karine Verreault, Regroupement d’organismes communautaires de la région 03

Jimena Michea, Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec

Ariane Giroux, Relais La Chaumine

Caroline Paquin, Relevailles Québec

Lise Pilote, Réseau femmes et politique municipale de la Capitale-Nationale

Marielle M’bangha, Service de référence en Périnatalité pour les femmes immigrantes de Québec

Amélie Bleau, Sexplique

Sylvie Pedneault, SOS Grossesse

Nathalie Bouchard, SPOT Clinique communautaire de santé et d’enseignement

Caroline Bouffard, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)- Région Québec – Chaudière-Appalaches

Claire Mercier, Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval

Hélène Nazon, Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau

Amélie-Elsa Ferland-Raymond, Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Sainte-Foy

Line Lamarre, Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Lucie Bergeron, Transition Capitale-Nationale

Luc J. Vigneault, Troupe-école de théâtre Les Merveilleuses Têtes Heureuses

Marie-Anik Shoiry, Vide ta sacoche

Julie Tremblay, Viol-Secours

Nathalie Igonène, Violence Info

Stéphanie Lampron, YWCA

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