Communiqué de presse
Québec, 28 septembre 2021– Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a appelé la population à se rassembler dans le cadre de la Journée mondiale du droit à l’avortement devant le consulat des États-Unis afin d’affirmer que les femmes ont le droit de disposer librement de leur corps et que ce droit est non-négociable!
Les récentes attaques au droit à l’avortement aux États-Unis nous rappellent les dérives possibles ici, au Canada. Plusieurs lois ont été votées dans les dernières décennies dans plusieurs états des États-Unis pour restreindre le droit à l’avortement. Rappelons que depuis le 1er septembre, il est interdit d’avorter au Texas après six semaines de grossesse; la population y est invitée à poursuivre au civil toute personne ayant aidé une femme à avoir une interruption de grossesse (IG). « Nous sommes aujourd’hui devant le consulat des États-Unis en solidarité avec toutes ces femmes qui voient leurs droits à la santé, à la sécurité, à la vie attaqués de plein fouet. Nous sommes inquiètes par ce contrôle que les pouvoirs politiques, religieux, patriarcaux exercent sur le corps des femmes », s’indigne Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN.
Au Canada, plus de trente ans après la décriminalisation de l’avortement, il est inacceptableque cette question soit de nouveau revenue sur la table durant la récente campagne électorale fédérale et que le parti conservateur, pas plus tard que le mois de mai dernier, ait défendu un projet de loi visant à limiter l’accès à l’avortement, son 7e projet de loi depuis 2007. « Plusieurs obstacles limitent le droit à l’avortement au Canada, tels que les temps d’attente, les lois restrictives, les distances à parcourir, la disponibilité de la pilule abortive, les inégalités d’accès selon le lieu de résidence, le statut migratoire », rappelle Sylvie Pedneault de SOS Grossesse.
Actuellement, plusieurs régions du Québec ont un accès limité à une clinique d’interruption de grossesse. Certaines, telle que la grande région de la Capitale-Nationale, n’ont qu’une seule clinique pour desservir toute la population, restreignant l’accès des femmes vivant hors de la ville de Québec. La fusion récente de la clinique de planification des naissances de l’hôpital St-François d’Assise et du CHUL a gravement porté atteinte à l’accessibilité. Le temps d’attente pour avoir un rendez-vous peut aller jusqu’à 4 à 5 semaines. De plus, au Québec, la pilule abortive n’est pas toujours facilement accessible et les délais d’attente et les restrictions imposées par le collège des médecins du Québec en limitent son utilisation. En 2020, soit 3 ans après sa disponibilité au Canada, c’est seulement 12 % des interruptions de grossesse qui sont effectuées grâce à la pilule abortive, comparativement à plus de 35% en Ontario ou en Colombie-Britannique ou plus de 60% dans une majorité de pays européens. « Réduire les barrières pour que l’accès à la pilule abortive soit possible auprès des médecins de famille et des infirmières praticiennes spécialisées du Québec permettrait d’éviter aux femmes de longs délais d’attente, de longues distances à parcourir, des coûts à défrayer, de l’inquiétude et du désarroi et une intervention plus rapide », rappelle Sylvie Pednault.
Pour le RGF-CN, le droit des femmes de contrôler leur corps et leur maternité est fondamental, un droit acquis grâce à la lutte de militantes infatigables! « Tout doit être mis en oeuvre pour améliorer les services actuels et faciliter l’accès à l’avortement libre, sécuritaire et gratuit pour toutes les femmes, incluant celles qui ne sont pas couvertes par l’assurance-maladie publique, et ce en respectant le choix de la méthode et sans avoir à se justifier »,ajoute Anne-Valérie Lemieux Breton.
La mobilisation pour le droit à l’avortement se poursuit
Le 3 octobre, le RGF-CN invite les femmes à être présentes devant le CHUL dès 13h45 afin de revendiquer le droit à l’avortement et la liberté de choix et de ne pas laisser un pouce de plus aux discours anti-choix des Chaînes pour la Vie anti-avortement.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.